Abbasi et coll. (2009) ont mené un essai randomisé contrôlé bien conçu afin d’évaluer les effets de la stimulation sensorielle sur l’état de conscience : on a mesuré au moyen de l’échelle de coma de Glasgow (ECG) l’effet de visites familiales structurées. Les familles avaient reçu de la formation sur le coma, la manière appropriée d’exercer la stimulation et comment rester calme. Les usagers qui ont reçu ces visites familiales ont démontré significativement un meilleur score à l’ECG à chaque jour d’intervention et ont atteint une moyenne de 2 points de plus à l’ECG que les sujets du groupe contrôle. Malgré le fait qu’aucun résultat clinique à long terme n’était évalué ni aucun suivi réalisé, ces résultats suggèrent que la stimulation exercée par les familles peut être considérée comme une intervention efficace pour activer la récupération d’un coma. Dans le seul autre essai randomisé contrôlé recensé portant sur ce sujet, Johnson et coll. (1993) avaient aléatoirement assigné des sujets à un groupe recevant de la stimulation sensorielle multimodale ou à un groupe ne recevant aucune stimulation sensorielle avec intention. Dans cette étude, le principal résultat clinique était constitué des changements à l’ECG après les interventions. Cependant, Johnson et coll. (1993) n’ont rapporté aucune donnée concernant cette mesure et n’ont présenté que des données sur des paramètres biochimiques et physiologiques dont l’importance clinique peut être discutable. La validité des résultats de l’étude a été remise en question en raison de son score médiocre sur le plan de la méthodologie (PEDro = 3). Les conclusions n’étaient pas basées sur les résultats de l’étude. Globalement, les études recensées portant sur ce sujet démontraient généralement qu’il y avait une amélioration, à des degrés différents, après des interventions de stimulation sensorielle multimodale. Quelques études portaient sur le seul objectif d’investiguer la question à savoir si la durée du coma pouvait être diminuée par l’utilisation de la stimulation sensorielle. Par exemple, Mitchell et coll. (1990) ont signalé que les sujets soumis à de la stimulation sensorielle multimodale avaient démontré des diminutions significatives de durée du coma comparativement aux sujets du groupe contrôle. Ici encore, la durée du coma constituait le seul résultat clinique de l’étude et devant l’absence d’autres mesures cliniques importantes (par. ex. des indicateurs cliniques comme l’ECG ou le score au Disability Rating Scale), de tels résultats ne parviennent pas à démontrer un quelconque avantage fonctionnel lié à la stimulation sensorielle. Une étude Cochrane de 2002 a produit les mêmes résultats établissant qu’il n’y a pas de preuve suffisante pour réfuter ou soutenir l’utilisation de programmes multisensoriels chez les personnes dans le coma ou dans un état végétatif (Lombardi et coll., 2002).
REFERENCES
Abbasi, M., Mohammadi, E., & Sheaykh Rezayi, A. (2009). Effect of a regular family visiting program as an affective, auditory, and tactile stimulation on the consciousness level of comatose patients with a head injury. Jpn J Nurs Sci, 6(1), 21-26.
Johnson, D. A., Roethig-Johnston, K., & Richards, D. (1993). Biochemical and physiological parameters of recovery in acute severe head injury: responses to multisensory stimulation. Brain Inj, 7(6), 491-499.
Lombardi, F., Taricco, M., De Tanti, A., Telaro, E., & Liberati, A. (2002). Sensory stimulation of brain-injured individuals in coma or vegetative state: results of a Cochrane systematic review. Clin Rehabil, 16(5), 464-472.
Mitchell, S., Bradley, V. A., Welch, J. L., & Britton, P. G. (1990). Coma arousal procedure: a therapeutic intervention in the treatment of head injury. Brain Inj, 4(3), 273-279.